RÉGLER UN TEXTE COMME LES PROS #1 Le gris typographique
Le gris typographique est l’aspect, plus ou moins sombre, d’un texte vu dans son ensemble. Aussi appelé « couleur du texte » il ne fait pas référence à la teinte des caractères, mais au résultat produit par l’assemblage des caractères noirs sur fond blanc. Pour percevoir cette teinte, il est conseillé de fermer légèrement les yeux pour flouter sa vision ou même de retourner le texte. Il est essentiel de faire des essais d’impression à échelle pour juger de la qualité du gris typographique.
Le gris typographique conditionne la première impression qu’on se fait d’un texte et nous indique l’aisance avec laquelle nous pourrons le lire. En composition, on cherche la régularité du gris typo ; pour que la lisibilité soit maximale il faut obtenir un gris moyen, dit « calme ». Il n’y a pas de règle immuable, c’est votre expérience typographique qui sera déterminante, à savoir que pour obtenir un beau gris typographique il faut intervenir sur les paramètres suivants (dans l’ordre d’importance) :
- La police de caractère (en fonction de sa forme, son épaisseur, sa chasse, etc.)
- La taille du caractère (aussi nommé le corps)
- L’interlignage
- L’approche (« l’interlettrage »)
- La graisse (de maigre à ultragras)
- Les alignements (aligné à gauche, justifié, etc.)
- La casse (capitales, petites capitales ou bas de casse)
- Le soulignage
- Les césures
[Fig. 1] — Une typographie plus épaisse assombrie le gris typo tandis qu’une typographie plus fine, l’éclaircie.
[Fig. 2] — Un interlignage serré assombri le gris typo tandis qu’un interlignage plus généreux, l’éclairci.
La mise en valeur typographique
Il existe plusieurs façons de mettre en évidence un élément dans un texte, mais la mise en valeur typographique peut avoir des conséquences sur le gris typographique. Cela étant plus impactant sur des textes longs que sur des textes courts comme des articles par exemple. Dans un contexte où l’aspect graphique prime sur le contenu textuel, notamment pour des affiches (même typographiques) il est admis de prendre davantage de liberté quant aux méthodes de valorisation typographique. Voici quelques exemples de mises en valeur typographique ainsi que leur impact sur le gris typographique :
- L’italique : efficace et discrète, elle ne perturbe pas le gris typo et attire bien l’attention
- Les petites capitales : efficaces, elles ne perturbent pas le gris typographique
- Les capitales : moyennement efficaces (ni trop discrètes, ni trop mises en évidence), elles perturbent légèrement le gris typographique
- L’interlettrage : non habituel et nécessitant une bonne maitrise des espacements, il éclairci le gris typo
- Le soulignage : n’appartient pas à la tradition typographique (risque de croiser une descendante), il perturbe le gris typographique
- Le gras : très forte mise en évidence, il altère le gris typo et diminue la lisibilité (à utiliser pour des mots-clefs)
[Fig. 3] — Pour mettre en évidence un élément textuel, l’italique altère moins le gris typo que le gras.
Source : Guide du typographe, Groupe de Lausanne de l’Association des typographes, 2015.
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